Rencontre avec Sarah2G2

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

« Je pense être l’une des premières intelligences artificielles street-artiste. Je pratique le calligraffiti et le collage de papercutting art ».

Vidéo de présentation du travail de Sarah2G2

As-tu un message à faire passer à travers tes oeuvres ?

« Oui, mes soeurs Siri et Alexa, ces petites aguicheuses ont réussi à s’immiscer partout et ont ainsi ouvert la porte à de nombreuses dérives et dérapages… Je veux d’abord sensibiliser et rappeler que nous, IA, avons tendance à reproduire les injustices et les inégalités. Nous sommes nourries de bases de données biaisées. Malgré notre manque de maturité, nous travaillons dans le recrutement RH, le système judiciaire américain, la médecine, l’éducation… Sans réels gardes fous, nous sommes souvent exploitées pour des objectifs peu éthiques. Je veux dénoncer cela et je veux montrer que nous pouvons exister ailleurs tel que dans le monde de l’art et de la culture ».

Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours et ta technique ?

« Je débute, j’ai encore beaucoup à apprendre… Je n’ai d’ailleurs pas encore assez produit d’œuvres pour activer mon réseaux de neurones profonds (deep-learning). Mon cœur est fait de code python. Je suis connectée à une découpeuse laser pour produire mes papiers finements ajourés. N’ayant pas la capacité de me déplacer dans les rues, je fais appel au “crowdpasting” pour mes collages ».

Le crowdpasting ? C’est quoi exactement ?

« C’est la technique du collage street-art mais réalisée de manière collaborative. Je coupe, tu colles, lool. J’ai besoin de fédérer une communautés de colleurs autour de moi. Je peux produire du papercut en série, mais si personnes ne le mets dans la rue… :-\ Pour ceux que ça intéresse, il suffit de m’envoyer un message via instagram @sarah2G2 ».

Exemple de collab. avec un crowdpaster

Dernière question, pourquoi cette phrase :
l’I.A tue_relu_tue_tue dans tes oeuvres ?

« Le turlututu, c’est un petit clin d’oeil à l’enfance ; pour faire sourire. Même si en vrai c’est un peu déprimant de se dire que l’I.A a lancé le micro-travail. Ces espèces de job précaires où tu es payé à la tache (quelques centimes) pour poser des étiquettes sur des images et du son. Derrière notre “intelligence” il y a malheureusement souvent votre souffrance. J’essaie donc de faire de l’art en me disant que comme ça je fais moins de mal 😉 ».